Une transition est un passage d’un état à un autre, c’est-à-dire un changement d’état, que ce changement soit brusque ou progressif, qu’il soit conscient ou non et qu’il soit voulu ou non. En effet, en latin, ‘transĭtĭo’ désigne l’action de passer, le passage (y compris le passage à l’ennemi, à savoir la désertion ou la défection), la transmission (par exemple d’une maladie contagieuse) ou la transition au sens rhétorique (c’est-à-dire l’action de lier plus ou moins habilement des idées ou des développements). ‘Transĭtĭo’ dérive du supin du verbe ‘trānsīre’, lequel signifie aller au-delà ou par-delà, passer de l’autre côté, transiter d’un lieu vers un autre, traverser, passer d’un état à un autre ou d’un parti à un autre, dépasser ou surpasser, changer d’opinion, ou encore se métamorphoser, muer, se changer ou se transformer.
Parce qu’une transition concerne toute chose ou toute entité, qu’il s’agisse d’une entité dite matérielle (être vivant ou corps, objet ou autre être présent dans le milieu de vie…) ou d’une entité dite immatérielle (idée ou développement intellectuel, opinion, parti pris…), sont des transitions tous les changements des êtres vivants, de leurs milieux de vie, mais également de leurs observations, de leurs interprétations ou de leurs idées de possibles, c’est-à-dire de leurs perceptions. De même, sont des transitions les transformations de pans de la réalité en observations, les transformations d’observations en interprétations, les transformations d’interprétations en possibles à l’état d’idées, ainsi que les transformations de possibles à l’état d’idées en possibles réalisés.
Pour un être vivant, je qualifierai aussi de transition le passage de la vie à la mort ou le passage de vie à trépas, c’est-à-dire l’action de trépasser. Par conséquent, la mort est un possible, du moins pour tout être vivant qui n’est pas immortel. D’ailleurs, en ancien français, d’après le Trésor de la Langue Française informatisé, ‘transision’ a signifié ‘agonie' [TLFi, 2019a] et ‘transir’ a signifié ‘mourir’ [TLFi, 2019b], sans doute parce que le latin chrétien a ajouté au verbe ‘trānsīre’ le sens de passer de vie à trépas. Plus récemment, dans la philosophie marxiste, le terme a désigné l’agonie, non pas d’un individu mais d’une société, laquelle est elle-même un être vivant : la transition est la « phase particulière de l’évolution d’une société [...] où elle rencontre de plus en plus de difficultés, internes ou externes, à reproduire le système économique et social sur lequel elle se fonde et commence à se réorganiser, plus ou moins vite et plus ou moins violemment, sur la base d’un autre système qui, finalement, devient à son tour la forme générale des conditions nouvelles d’existence » [Godelier, 1990]. Dans cette logique, le document fondateur de la IVe Internationale a été nommé ‘Programme de transition ou l’agonie du capitalisme et les tâches de la IVe Internationale’.
Choix de recourir à la notion de transition, de façon à inclure dans les possibles des transitions passives, ce que ne permettait pas la seule notion d’action, ainsi que pour tirer parti des diagrammes états-transitions (le 25/08/2019) ; étude de plusieurs représentations des transitions, telles que les logigrammes, les réseaux de Pétri, UML, DRAKON, les automates à états finis et les machines de Turing (notamment les 27/08/2019, 16/09/2019 et 15/11/2019) ; décision d’inclure dans les transitions et dans les possibles toutes les transitions internes à l’être vivant et plus particulièrement les transitions entre niveaux de perception (le 15/11/2019)
Complétion et mise en ligne d’une première définition d’une transition, sans considérations sur les diagrammes états-transitions ; inclusion du passage de vie à trépas dans l’acception du terme ‘transition’ (ajout du troisième paragraphe) ; transformation des ‘possibles’ en ‘possibles à l’état d’idées’, dans plusieurs définitions précédemment mises en ligne, de façon à distinguer les possibles en tant qu’idées des possibles effectivement retenus ou choisis et a fortiori des possibles réalisés ou exécutés, ainsi que pour inclure dans les possibles les transitions internes qui sont possibles ; changement de l’ordre de présentation des définitions initiales et donc de la structure du livre Drupal (vivant > niveaux de perception > possibles > transitions) ; relectures et corrections marginales des définitions préexistantes, principalement à des fins de mise en cohérence du vocabulaire et d’insertion de liens supplémentaires entre définitions