Définir le possible ou la possibilité

Ce qui est possible, c’est ce qui peut se faire (le faisable) ou ce qui peut advenir (l’éventuel), c’est-à-dire ce qui est réalisable ou ce qui peut se réaliser. À ce titre, pour un être vivant, une possibilité peut être exprimée par la voix active, dans laquelle l’être, agissant, est à l’origine d’un changement, comme par la voix passive, dans laquelle l’être, passif, subit un changement. De même, en espéranto, une possibilité peut être exprimée par le suffixe -ig, qui exprime l’idée de faire, comme par le suffixe -iĝ, qui exprime l’idée de devenir : -igi transforme une racine en un verbe transitif tandis qu’-iĝi transforme une racine en un verbe intransitif (‘sidi’ signifie être assis ou siéger, ‘sidigi’ asseoir ou faire asseoir et ‘sidiĝi’ s’asseoir).

Dans la mesure où le système qu’est l’être vivant présente des limites avec son environnement et donc une distinction entre intérieur et extérieur, une possibilité peut être réalisée sous l’effet de forces internes et/ou se réaliser sous l’effet de forces externes ; en outre, les forces internes et externes peuvent se combiner ou se contrarier.

De ce fait, un possible est une transition possible d’un être vivant d’un état vers un autre, que la transition résulte de forces qui sont intérieures à l’être (se nourrir, se déplacer, se transformer...) ou de forces qui lui sont extérieures (être nourri, être déplacé, être transformé...). Les possibles ne se limitent pas aux transitions actives ; ils englobent des transitions passives ou subies. Les possibles englobent aussi des transitions qui sont simultanément actives et passives : se retenir à une prise pour éviter de chuter ; résister au poids d’un objet susceptible de nous écraser ; repousser la nourriture qui nous a été apportée ; résister à une infection bactérienne ; résister à la sécheresse ; plus généralement, résister à une force externe pour éventuellement la vaincre ; ou encore rencontrer une résistance d’origine externe au cours d’une action d’origine interne.

Les possibles ne se limitent pas non plus aux transitions pleinement conscientes. Un être vivant peut passer d’un état à un autre sans que cela n’affecte sa conscience à son niveau le plus élevé.

Enfin, les possibles peuvent être des transitions affectant des réalités (se nourrir), des observations (savoir que l’on s’est nourri), des interprétations (se croire rassasié ou non) ou des possibles à l’état d’idées (se proposer à soi-même de se reposer ou au contraire de se remettre en chasse).

Autrement dit, les possibles d’un être vivant sont des transitions actives ou passives, conscientes ou non, au sein de ou entre la réalité et les trois niveaux de perception de la réalité, dès lors que les transitions sont envisageables et qu’elles sont susceptibles d’affecter l’être vivant considéré. Ainsi, les transitions ‘Réalités>observations’ (voir, écouter, sentir...), ‘Observations>interprétations’ (interpréter), ‘Interprétations>possibles à l’état d’idées’ (générer des idées de possibles) et ‘Possibles à l’état d’idées>possibles réalisés’ (mettre en œuvre ou exécuter des idées de possibles) sont qualifiées de possibles. Les transitions ‘Réalités>réalités choisies’ (choix de se déplacer vers un endroit inconnu, choix de germer...), ‘Observations>observations choisies’ (s’aveugler, fermer les yeux, se boucher les oreilles, être plus ou moins attentif à ses sens…), ‘Interprétations>interprétations choisies’ (choisir une interprétation) et ‘Possibles à l’état d’idées>possibles à l’état d’idées choisis’ (choisir entre divers possibles) sont également qualifiées de possibles.

Inversement, ne sont pas des possibles les transitions possibles qui se déroulent à des échelles, en des lieux ou en des temps tels qu’elles ne peuvent modifier l’être vivant considéré (réalité interne), son milieu de vie (réalité externe) ou les perceptions qu’il a de lui-même ou de son milieu de vie. Par ailleurs, par définition, ne sont pas des possibles les transitions impossibles.

Possibles
Ce qui peut se faire, ce qui est réalisable... Ce qui peut advenir, ce qui peut se réaliser...
... sous l’effet de forces internes ... sous l’effet de forces externes
Transitions actives (actions) Transitions passives (passions*), transitions subies
Voix active Voix passive
Quel que soit le niveau de perception, quel que soit le niveau de conscience
Référence
PL 107
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Première définition explicite de ce qu’est le possible ou la possibilité, en partant d’une définition provisoire du champ des possibles, complétée de réflexions d’ordre linguistique (étymologie, en particulier)

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Ajouts de réflexions sur les transitions à la fois actives et passives, sur la conscience qu’a ou n’a pas l’être vivant de ses transitions, ainsi que sur les niveaux qu’affectent les transitions ; mise en ligne de la définition du possible

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Ajustements mineurs des premières définitions publiées ; ajout d’un tableau synthétisant l’étendue donnée au terme ‘Possibles’ ; dans ce cadre, ajout des balises <table>, <thead>, <tbody>, <tr>, <th colspan> et <td colspan> aux balises autorisées par le format de texte ‘HTML restreint’