L’immunologie, un secteur dynamique de la recherche autrichienne

Célébrée le 29 avril 2005 à l’initiative de la Fédération européenne des sociétés immunologiques (EFIS - European Federation of Immunological Societies), la Journée européenne de l’immunologie a été l’occasion de faire un point sur l’état de la recherche en la matière. Or l’Autriche peut compter sur plusieurs groupes de travail actifs, dignes successeurs de Karl Landsteiner, découvreur des groupes sanguins, et de Clemens von Pirquet, fondateur de l’allergologie.

L’Institut de recherche sur le cancer de l’enfant Saint-Anna (St. Anna Kinderkrebsforschungsinstitut) s’intéresse au traitement du cancer par vaccinothérapie ; à ce titre, il développe des substances immunologiques en partenariat avec la société de biotechnologie I-Med Krebsimmuntherapie GmbH. Plus originale encore est l’approche d’Erika Jensen-Jarolim, chercheuse de l’Institut de pathophysiologie, qui souhaite utiliser un mécanisme normalement créateur d’allergies comme mode de traitement du cancer. Son équipe avait déjà constaté qu’une diminution de l’acidité gastrique peut induire la formation d'immunoglobulines IgE dirigées contre les substances alors ingérées, ce qui provoque des allergies. Dans ces conditions, pourquoi ne pas utiliser le mécanisme découvert pour générer des IgE dirigées contre une protéine typique des cellules cancéreuses, à l’image de Her-2 pour les cancers du sein ?

La Clinique immunologique de Vienne étudie l’immunodéficience innée, tandis que l’Institut de recherche biomédicale sur le vieillissement cherche à expliquer la dégradation progressive du système immunitaire avec l’âge. Il a d’ailleurs montré que le nombre de lymphocytes T naïfs diminue au fil des ans, alors que les nombres de lymphocytes mémoire et de lymphocytes effecteurs augmentent, ce qui explique la dégradation des réponses à de nouvelles attaques du système immunitaire.

L’Université de Salzburg développe un vaccin contre la malaria, dans le cadre d’une bourse Hertha-Frinberg accordée par le Fonds de soutien à la recherche fondamentale (FWF). Le vaccin à ADN, constitué d’un plasmide, s’est révélé efficace sur un modèle animal, ce qui constitue un premier succès. Un tout autre vaccin s’avère également prometteur : le vaccin contre les papillomavirus, qui est testé à l’Hôpital général de Vienne, devrait protéger les femmes des verrues génitales et des cancers du col de l’utérus.

L’Institut d’immunologie de l’Université de Vienne, spécialiste des anticorps monoclonaux, cherche à identifier et caractériser les récepteurs membranaires du système immunitaire, pendant que l’institut voisin, consacré à la neurologie diagnostique, étudie le syndrome neurologique paranéoplasique, affection grave du système nerveux provoquée par une tumeur extra-cérébrale auquel le système immunitaire répond de façon inadéquate, en s’attaquant aux constituants des nerfs.

Citons enfin l’Institut de recherche biomédicale de Novartis, dont la molécule pimécrolimus permet de traiter la névrodermite, c’est-à-dire l’eczéma atopique, et qui développe divers médicaments contre les maladies auto-immunes et les inflammations chroniques.

Pour en savoir plus :

• St. Anna Kinderkrebsforschung, Zimmermannplatz 10, AT-1090 Wien, tél. : +43 1 40470 4000, fax : +43 1 40470 7424, https://kinderkrebsforschung.at/
• Erika Jensen-Jarolim, Institut für Pathophysiologie & Allergieforschung, Zentrum für Pathophysiologie, Infektiologie und Immunologie (CEPII), Medizinische Universität Wien, Währinger Gürtel 18-20, AT-1090 Wien, tél. : +43 1 40400 51 200, fax : +43 1 40400 51 300, erika.jensen-jarolim@meduniwien.ac.at
• Immunologische Tagesklinik, Schwarzspanierstraße 15/1/Tür 9, AT-1090 Wien, tél. : +43 1 40 31450, fax : +43 1 40 51046, office@itk.at, www.itk.at
• Medizinische Universität Wien, Institut für Immunologie, Lazarettgasse 19, AT-1090 Wien, tél. : +43 1 40160 33201, fax : +43 1 40160 933201, immunologie@meduniwien.ac.at, https://immunologie.meduniwien.ac.at