Isoler les cellules souches du liquide amniotique

Reconstituer, à partir de cultures de cellules, un organe ou un tissu défectueux ou manquant : tel est le rêve de la médecine régénérative. Un rêve possible à condition de disposer de cellules adaptées, pluripotentes ou bien susceptibles de se dédifférencier avant redifférenciation.

Les cellules souches embryonnaires ou somatiques constituent de bonnes candidates mais l’obtention de cellules souches embryonnaires, en particulier par clonage thérapeutique, soulève des questions éthiques, tandis que l’extraction de cellules souches somatiques est délicate et ne donne que rarement des cellules pluripotentes, c’est-à-dire capables de se transformer aussi bien en cellules nerveuses (pour le traitement des maladies d’Alzheimer et de Parkinson) qu’en cellules pancréatiques (pour le traitement du diabète) ou du myocarde (pour la régénération du cœur après un accident cardiovasculaire).

Markus Hengstschläger, chercheur à la Clinique universitaire pour femmes de l’Hôpital général de Vienne, propose une solution : utiliser les cellules souches quasiment totipotentes qui sont présentes dans le liquide amniotique, à raison de une pour 1 500.

Encore faut-il les isoler. Pour cela, le chercheur et son équipe ont développé la méthode suivante : les cellules prélevées par amniocentèse sont exposées à des marqueurs fluorescents, tirés de poissons bioluminescents ; les marqueurs s’associent au facteur de transcription Oct-4, que les cellules souches sont les seules à exprimer ; les cellules ainsi marquées sont séparées de celles qui ne sont pas fluorescentes, par exemple par cytométrie en flux (CMF).

Rappelons par ailleurs que Markus Hengstschläger a mis au point une méthode de diagnostic préimplantatoire. La procédure, élaborée en liaison avec le pionnier autrichien de la fécondation in vitro, Wilfried Feichtinger, permet de repérer les embryons non viables par analyse des globules polaires issues de l’ovocyte puis de l’ovule fécondé (se référer au BE Autriche N°68).

Pour en savoir plus :

  • Andrea‐Romana Prusa, Erika Marton, Margit Rosner, Gerhard Bernaschek, Markus Hengstschläger (2003). ‘Oct‐4‐expressing cells in human amniotic fluid: a new source for stem cell research?’, Human Reproduction, 18(7):1489–1493, doi:10.1093/humrep/deg279
  • Andrea-Romana Prusa, Erika Marton, Margit Rosner, Dieter Bettelheim, Gent Lubec, Arnold Pollack, Gerhard Bernaschek, Markus Hengstschläger (2004). ‘Neurogenic cells in human amniotic fluid’, American Journal of Obstetrics and Gynecology, 191(1):309-314, doi:10.1016/j.ajog.2003.12.014
  • Karlin R. Karlmark, Angelika Freilinger, Erika Marton, Margit Rosner, Gert Lubec, Markus Hengstschläger (2005). ‘Activation of ectopic Oct-4 and Rex-1 promoters in human amniotic fluid cells’, International Journal of Molecular Medicine, 16(6):987-992, doi:10.3892/ijmm.16.6.987
Référence
SC 243
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Rédaction et première publication dans le cadre du Bulletin Électronique du Service Scientifique de l’Ambassade de France à Vienne et plus précisément dans le cadre du BE Autriche numéro 72 du 17 octobre 2005 (http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/30101.htm)

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