Après une analyse de l’état des connaissances sur les cancers colorectaux, l’ABCSG (‘Austrian Breast & Colorectal Cancer Study Group’) a émis des recommandations dont l’objet est d’améliorer le traitement des cancers du rectum en Autriche, en faisant connaître les meilleures pratiques et la ligne de conduite à adopter face à un cas suspect. La qualité du diagnostic initial et des soins sera alors la même sur tout le territoire, ce qui n’est pas encore le cas, tous les médecins ne disposant pas des connaissances et du matériel nécessaires.
La publication de ces recommandations s’inscrit dans une logique de l’ABCSG consistant à diffuser et à mettre en œuvre des recommandations nationales, ce qui s’est avéré payant dans la lutte contre les cancers du sein. Un sous-groupe de l’ABCSG, la Colerectal Task Force, veillera à leur mise en œuvre, après les avoir établies en partenariat avec la Société autrichienne pour l’oncologie chirurgicale (ACO-ASSO), la Société d’hématologie et d’oncologie (ÖGHO), la Société autrichienne pour la pathologie (ÖGP), ainsi que celles de radio-oncologie (ÖGRO) et de radiologie (ÖRG).
Les recommandations émises doivent faciliter le dépistage précoce puis aider au bilan d’extension, base de la thérapie. Le dépistage se fera par toucher rectal, endoscopie (avec biopsie) ou imagerie par résonance magnétique nucléaire, l’objectif étant de repérer 50% des cancers à un stade précoce, contre 30% actuellement. Selon les cas, le diagnostic sera affiné par sonographie endorectale, tomographie assistée par ordinateur ou lavement avec un produit radio-opaque hydrosoluble (en cas de sténose). D’éventuelles métastases hématogènes du foie ou du poumon seront également recherchées, par radiographie et tomographie. Le bilan d’extension, primordial, permettra d’évaluer l’ampleur du cancer, afin de déterminer les méthodes thérapeutiques adéquates : radiothérapie ou chimiothérapie préopératoires, ablation chirurgicale du côlon ou du mésorectum avec rétablissement de la continuité digestive, colostomie... Selon l’ABCSG et les données issues de ses 96 centres de soins, cette dernière solution, qui conduit à la pose d’un anus artificiel, peut être évitée dans 90% des cas, entre autres grâce aux thérapies néoadjuvantes.
Le document élaboré, dénommé ‘Recommandations quant au diagnostic et à la thérapie primaire multimodale du cancer du rectum’, détaille chacune des méthodes évoquées, avec ses indications et contre-indications. Un algorithme d’aide à la décision, des données chiffrées sur les doses à prescrire et une bibliographie extensive le complètent.
Pour en savoir plus : Austrian Breast and Colorectal Cancer Study Group, Österreichische Gesellschaft für Chirurgische Onkologie, Österreichische Gesellschaft für Chirurgie, Österreichische Gesellschaft für Hämatologie und Onkologie, Österreichische Gesellschaft für Pathologie, Österreichische Gesellschaft für Radioonkologie, Medizinische Strahlenphysik und Strahlenbiologie, Österreichische Röntgengesellschaft (2005). ‘Empfehlungen zu Diagnostik und multimodaler Primärtherapie des Rektumskarzinoms 2004', Wiener Klinische Wochenschrift, 117/4:154-171, doi:10.1007/s00508-005-0323-1.
Rédaction et première publication dans le cadre du Bulletin Électronique du Service Scientifique de l’Ambassade de France à Vienne et plus précisément dans le cadre du BE Autriche numéro 71 du 3 octobre 2005 (http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/29803.htm)
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