La société Oridis Biomed renforce son pôle de bioinformatique

L’expert Georg Casari a rejoint l’entreprise de biotechnologies Oridis Biomed afin d’y mettre en place de nouveaux outils bioinformatiques.

Oridis Biomed, spin-off de l’Institut de pathologie de l’Université de médecine de Graz, propose un service original, TISSOMICS, lequel repose sur un patrimoine rare : 3 millions de prélèvements de tissus, accompagnés d’autant de dossiers médicaux. De ce fait, les échantillons de tissus, issus des cliniques universitaires de Graz et conservés dans de la paraffine, sont liés aux dossiers médicaux anonymisés des patients, qui contiennent des renseignements déterminants sur leur état, leurs pathologies, les traitements appliqués et les évolutions de leurs maladies. S’y ajoutent des données issues de l’analyse des prélèvements par des puces à ADN, si bien qu’il est possible d’étudier le profil d’expression des gènes dans chaque échantillon.

Or, pour faire sens, toutes ces données doivent être mises en relation, par exemple pour évaluer l’effet d’un style de vie ou d’un traitement de long terme sur les tissus et leurs profils d’expression génétique. De même, étudier l’évolution de tumeurs, des stades précoces jusqu’au développement de métastases, nécessite de mettre en œuvre des méthodes bioinformatiques à même de connecter des données hétérogènes : la comparaison de nombreux profils permettrait de repérer les protéines dont la présence varie, pour décrypter les mécanismes sous-jacents, mais aussi pour identifier des biomarqueurs grâce auxquels l’évolution de la maladie et l’efficacité de ses traitements pourraient être évaluées.

Dans ce contexte, Oridis Biomed se conçoit comme une entreprise de services aux sociétés pharmaceutiques : ses données et outils doivent faciliter l’identification et la validation de cibles thérapeutiques médicalement pertinentes, puis permettre de tester l’efficacité des molécules porteuses, toujours dans l’objectif de réduire les temps de développement des médicaments.

En parallèle, Oridis développera son propre pipeline, par une approche consistant à trouver de nouvelles applications à des molécules tombées dans le domaine public. Les possibilités sont vastes, 40% des médicaments actuels étant utilisés contre des maladies autres que celles pour lesquelles ils avaient été développés : le citrate de sildénafil (Viagra) devait être un médicament pour le cœur ; l’orlistat (Xenical), utilisé dans le traitement de l’obésité, devait agir contre le cholestérol, tandis que le minoxidil, utilisé dans le traitement de la calvitie, devait abaisser la pression artérielle. En l’occurrence, les pathologies du foie seront les premières visées.

À noter : Oridis coordonne le projet européen PONT (‘Parallel Optimization of New Technologies for Post Genomics Drug Discovery’). Son objectif ? Faire en sorte que la validation des cibles et l’optimisation des molécules leads puissent se faire en parallèle, et non plus successivement, de façon à réduire les temps de développement de deux ans.

Référence
SC 200
Table des révisions :
Créé le (ou avant le)
Créé par

Rédaction et première publication dans le cadre du Bulletin Électronique du Service Scientifique de l’Ambassade de France à Vienne et plus précisément dans le cadre du BE Autriche numéro 67 du 15 juillet 2005 (http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/28887.htm)

Publié le
Publié par
Temps passé pour la publication
1,50 heures

Republication après correction de la ponctuation et du découpage en paragraphes, relectures, réécritures diverses, suppression des coordonnées périmées et ajout de liens ; en complément, introduction de séparateurs (points) dans les numéros UDC