La dissection aiguë de l’aorte peut se soigner par la pose d’un stent

Une équipe de chirurgiens, de médecins vasculaires et de médecins urgentistes de l’Hôpital général de Vienne a mis au point une nouvelle méthode de traitement chirurgical de la dissection aiguë de l’aorte (DAA) basée sur la pose d’une endoprothèse personnalisée.

Généralement, la DAA de type A, au sens de la classification de Shumway, nécessite une opération chirurgicale lourde car consistant à remplacer une section de l’aorte ascendante, à proximité immédiate du cœur. L’opération est conduite sous circulation extracorporelle, la protection du myocarde lors de l’ischémie myocardique étant assuré par cardioplégie froide, c’est-à-dire par arrêt cardiaque volontaire et abaissement de la température corporelle à 20 C°. La section disséquée de l’aorte est ôtée et remplacé par un tube de tissu synthétique, suturé, tandis que le reste du chenal de dissection est encollé, ce qui permet d’éviter la rupture de l’aorte ou la crise cardiaque. Cependant, l’opération n’est pas anodine et le taux de mortalité chez les patients âgés de plus de 75 ans avoisine les 60 à 80%.

Dans ce contexte, l’équipe pluridisciplinaire réunie par Michael Grimm travaillait de longue date à développer une alternative. C’est désormais chose faite, avec une première mondiale à la clé : un patient âgé de 84 ans, atteint de DAA de type A et présentant de premiers signes de paralysie, a été soigné par éclissage de l’aorte, grâce à un stent, c’est-à-dire grâce à une prothèse en forme de ressort, placée à l’intérieur de son aorte.

L’opération de pose d’un stent, peu invasive, est pratiquée en routine sur nombre d’artères coronaires, afin de maintenir celles-ci à leur diamètre idéal. En revanche, la pose d’un stent sur l’aorte ascendante n’avait encore jamais été tentée, l’aorte étant proche du cœur et des artères et vaisseaux alimentant le cerveau. D’ailleurs, pour rendre l’opération possible, il a fallu confectionner une endoprothèse personnalisée, découpée sur mesure en fonction de données issues d’examens tomographiques du patient. De ce fait, la généralisation de la procédure sera délicate.