La biosémiotique, entre biologie et sciences du langage

Début juillet 2006, les biosémioticiens d’Europe se sont réunis à Salzbourg, en Autriche, pour échanger leurs idées et se doter d’une méthodologie commune. Leur objectif ? Décrire le vivant en termes de processus de communication, c’est-à-dire analyser les processus chimiques et physiques animant les êtres vivants comme des échanges, comparables aux échanges que permettent les symboles, signes et langages. Des échanges qui peuvent réussir ou échouer, voire causer des maladies.

Ainsi, la biosémiotique ne constitue pas une nouvelle discipline mais réunit la biologie, les sciences du langage et les sciences de la communication. Ces praticiens décryptent la sémantique et la grammaire du vivant, en identifiant ses symboles de communication, leurs sens et leurs règles de combinaison. Remarquons que le sens d’un signal peut dépendre du contexte, comme pour un mot polysémique. L’adrénaline peut faciliter la fuite, quand l’anxiété et le stress sont de rigueur, ou favoriser la digestion, dans le cas contraire : le symbole adrénaline n’est pas univoque.

La biosémiotique a le mérite de considérer tout le spectre du vivant, des bactéries à l’homme en passant par les plantes. Les modèles de communication et de défense des végétaux, par exemple, seront comparés à ceux des animaux : une plante attaquée par un nuisible peut se défendre, en relâchant des substances volatiles répulsives (pour chasser le nuisible), informatives (pour prévenir ses congénères et les inciter à se défendre), voire attractives (pour attirer les parasites du parasite). D’autres organismes peuvent faire de même, en employant des modèles de communication analogues.

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SC 142
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Rédaction et première publication dans le cadre du Bulletin Électronique du Service Scientifique de l’Ambassade de France à Vienne et plus précisément dans le cadre du BE Autriche numéro 87 du 20 juillet 2006 (http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/34679.htm)

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