L’Autriche se lance dans le grid computing

Suite à une recommandation du Conseil pour la recherche et le développement technologique (RFT - Rat für Forschung und Technologieentwicklung), datée de 2002, l’Autriche s’était lancée dans le grid computing ; elle a désormais achevé sa première grille d’ordinateurs, dénommée ‘Austrian Grid’.

Le cœur de la grille est composé de six systèmes SGI Altix 350, réunissant 96 processeurs Intel Itanium 2. Trois groupements d’ordinateurs, l’un à l’Université de Linz, l’un à l’Université de Salzburg et le dernier à l’Université d’Innsbruck, complètent le réseau. La grille d’ordinateurs en résultant dispose d’une capacité de calcul de 550 gigaflops, c’est-à-dire de 550 milliards d’opérations à virgule flottante par seconde, pour une mémoire de plus d’un téraoctet.

Le grid computing (ou calcul distribué) vise souvent à mutualiser des ressources informatiques inexploitées, par exemple pour faire tourner des programmes exigeant des temps de calcul importants. Des ordinateurs quelconques, géographiquement éloignés mais reliés par Internet, peuvent mener à bien des simulations numériques ou des calculs gourmands, en effectuant chacun une fraction des calculs, en tâche de fond ou pendant les périodes où ils ne sont pas utilisés à d’autres tâches.

Les programmes SETI@home, Folding@home ou Decrypthon ont déjà utilisé des technologies de grille, de même que les projets plus récents que sont Worldwide LHC Computing Grid (WLCG), pour l’exploitation des données du CERN et surtout de son collisionneur de hadrons LHC, ou TeraGrid, pour la création d’un hypercalculateur par mise en réseau des centres de calcul des universités américaines.

‘Austrian Grid’ est le premier réseau autrichien et devrait se développer dans les mois à venir : d’ici à fin 2006, le Ministère autrichien pour l’éducation, la science et la culture (BMBWK - Bundesministerium für Bildung, Wissenschaft und Kultur) y aura affecté 2,7 millions d’euros.

En médecine, ’Austrian Grid’ facilitera les opérations des yeux : grâce à la puissance de calcul disponible, les praticiens pourront simuler précisément une opération avant de la mener. En météorologie et en géophysique, la grille d’ordinateurs rendra utilisables des modèles toujours plus complexes car plus précis. L’astrophysique - et en particulier la modélisation d’étoiles et de galaxies - en bénéficieront également. D’ailleurs, une quarantaine d’instituts de recherche sont associés au projet, qui est réalisé conjointement par les universités de Linz, Innsbruck, Salzbourg, Graz et Vienne, l’Académie autrichienne des sciences (ÖAW), l’Office fédéral pour l’environnement (Umweltbundesamt) et le centre de compétences en technologies de l’information appliquées à la santé HITT (Health Information Technologie Tirol).

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SC 247
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Rédaction et première publication dans le cadre du Bulletin Électronique du Service Scientifique de l’Ambassade de France à Vienne et plus précisément dans le cadre du BE Autriche numéro 64 du 2 juin 2005 (http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/28225.htm)

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