De l’ADN dans les transistors à effet de champ

L’Institut de physico-chimie de l’Université de Linz et l’Institut des cellules solaires organiques (LIOS - Linzer Institut für organische Solarzellen) ont développé des transistors à effet de champ organiques utilisant de l’ADN.

Les transistors sont constitués d’un semi-conducteur organique, recouvert d’une couche isolante elle-même organique, ici faite d’acides désoxyribonucléiques extraits de déchets de pêcheries. Or ce plastique d’ADN aurait des propriétés électriques et biologiques supérieures à celles des plastiques usuellement utilisés dans les transistors organiques ; de plus, il serait un candidat d’autant meilleur que sa production permettrait de valoriser des monceaux de déchets.

De tels transistors à ADN pourraient former des détecteurs d’épidémies (par exemple du virus de la grippe aviaire H5N1) ou des instruments de diagnostic (par exemple pour les cancers), pour peu que la couche isolante, en ADN, reconnaisse un ADN ou un ARN donné, puis réagisse en activant le transistor.

Sur le plus long terme, Niyasi Serdar Sariciftci espère voir l’électronique organique relier les deux grands domaines technologiques contemporains que sont les technologies de l’information et les biotechnologies. De fait, l’électronique organique a l’avantage de pouvoir être intégrée aux organismes vivants, dont l’homme. L’homme bionique n’est pas loin...

Pour en savoir plus :

• Birendra Singh, Niyazi Serdar Sariciftci, James G. Grote, Frank K. Hopkins (2006). ‘Bio-organic-semiconductor-field-effect-transistor based on deoxyribonucleic acid gate dielectric’, Journal of Applied Physics, 100(2), 10.1063/1.2220488
• Niyasi Serdar Sariciftci, Institut für physikalische Chemie & Linzer Institut für organische Solarzellen, Johannes Kepler Universität Linz, Altenberger Straße 69, AT-4040 Linz, tél. : +43 732 2468 5844, fax : +43 732 2468 5843, serdar.sariciftci@jku.at, https://www.jku.at/institut-fuer-physikalische-chemie-und-linzer-instit…