Maladies chroniques - Pour un traitement réfléchi de l’anémie

Dans le New England Journal of Medicine, Günter Weiss, professeur et praticien de l’Université de médecine d’Innsbruck (Universitätsklinik für Innere Medizin der Medizinischen Universität Innsbruck), propose de nouvelles stratégies pour le diagnostic et le traitement de l’anémie.

L’anémie est souvent la conséquence de pertes de sang et/ou d’un manque de fer. Toutefois, supplémenter en fer peut avoir des conséquences plus négatives que positives : les patients souffrant de maladies chroniques, de cancers, d’infections ou de maladies auto-immunes sont touchés par l’anémie sans pour autant que leur organisme manque de fer.

Dans de tels cas, l’organisme cherche de lui-même à faire baisser le taux de fer circulant, l’élément fer étant un facteur de croissance essentiel pour les cellules cancéreuses comme pour les microorganismes. Diminuer la concentration en fer dans le sang, en l’accroissant dans les macrophages, revient à affamer pathogènes et cellules tumorales, ce qui constitue une stratégie de défense immunitaire efficace.

Günter Weiss estime ainsi qu’il est primordial d’identifier les causes d’une anémie avant de vouloir la traiter. Certes, l’anémie est généralement dommageable pour les systèmes de circulation sanguin et rénaux, mais des apports en fer peuvent avoir des effets néfastes sur l’évolution d’autres maladies et par ce biais sur l’espérance de vie des patients.

Plus généralement, l’équipe de Günter Weiss s’intéresse à l’influence du fer sur le système immunitaire ainsi qu’aux effets et modes d’actions des gènes de résistance tournés contre les micro-organismes et les cellules cancéreuses. En outre, la compréhension de l’hémochromatose, maladie héréditaire extrêmement courante, liée au métabolisme du fer, figure à son programme de recherche.