Pronostiquer l’évolution de la sclérose multiple

Le neurologue Christian Enzinger, chercheur à l’Université de médecine de Graz, a appris à anticiper l’évolution de la sclérose en plaques (SEP), aussi appelée sclérose multiple, chez des patients, en analysant le génotype de leurs apolipoprotéines E (APOE) : les patients présentant la variante epsilon 4 (APOE e4) sont plus rapidement atteints par la maladie, quand les autres ne souffrent de poussées qu’épisodiquement et ne développent une sclérose multiple que tardivement.

Des tomographies par résonance magnétique menées sur 99 patients à 2,7 années d’écart en moyenne ont montré que le volume cérébral des patients à risques diminue cinq fois plus rapidement que la normale et que leur cerveau est constellé de foyers de développement de la sclérose multiple, c’est-à-dire de foyers de démyélinisation ou de plaques.

Ainsi, une analyse des apolipoprotéines permet d’établir un pronostic quant à l’évolution de la SEP et d’adapter les soins à sa gravité supposée. Les patients à risques devraient être traités dès leur première crise, par injection d’immunomodulateurs tels que l’acétate de glatiramère (Copaxone) ou les interférons ß.

N.B. : Christian Enzinger et son équipe participent à la plate-forme de recherche INGE St. (‘Initiative Gehirnforschung Steiermark’/ ‘Initiative styrienne pour la recherche sur le cerveau’), qui est consacrée aux sciences cognitives et est évoquée dans le BE Autriche N°74.

Pour en savoir plus : Christian Enzinger, Stefan Ropele, Stephen Smith, Siegrid Strasser-Fuchs, Birgit Poltrum, Helena Schmidt, Paul M. Matthews, Franz Fazekas (2004). ‘Accelerated Evolution of Brain Atrophy and ‘Black Holes’ in MS Patients with APOE-e4’, Annals of Neurology, 55(4):563-569, doi:10.1002/ana.20027.