Les NBIC à l’aune des sciences sociales

Depuis la publication du rapport NBIC (‘Nanotechnology, Biotechnology, Information Technology and Cognitive Science’) de l’US National Science Foundation, prophétie se voulant auto-réalisatrice, les biotechnologies, les nanotechnologies, les technologies de la communication et les sciences cognitives sont supposées converger en un faisceau de technologies : les NBIC. Des technologies capables de transformer l’homme et – par ricochet – les sociétés et la nature.

Les NBIC donneraient à l’homme les moyens de diriger sa propre évolution, non plus seulement culturelle, mais également physique. Il se modifierait à sa guise, par des manipulations génétiques ou bionanotechnologiques, des prothèses ou des implants mêlant l’organique et l’informatique. Cyborg, l’homme pourrait même transférer sa conscience vers des systèmes informatiques, pour ne plus vivre que dans le monde virtuel et prétendre à la cyberimmortalité.

Nos sociétés et nos cultures s’en trouveraient modifiées. Quid, par exemple, d’un être vivant virtuel ? Quels droits lui accorder ? Quid de la gouvernance de la recherche et de la technologie, surtout ? Le projet européen Knowledge NBIC (‘Knowledge Politics and New Converging Technologies: A Social Science Perspective’), justement, étudiera les implications politiques, sociales et culturelles d’une telle convergence de technologies.

Knowledge NBIC s’intéressera entre autres à la politique de la connaissance, champ de l’activité politique par lequel les citoyens ou leurs représentants décident de l’usage qui doit être fait des connaissances ou des technologies. Or le déclin des grandes institutions et des sociétés centralisées transforme la politique de la connaissance : le citoyen en devient le pilier, dans des sociétés devenues plus participatives ; les choix et arbitrages à faire quant au développement des sciences et des technologies lui reviennent.

Autre thème d’importance : la production des savoirs. Quels sont les acteurs des NBIC, leurs motivations et leurs interactions ? Quelle est leur position dans l’écosystème de la R&D, monde par ailleurs bloqué et résistant à l’innovation ?

L’ICCR (Interdisciplinary Centre for Comparative Research in the Social Sciences), l’Université Zeppelin, l’Université de Warwick, l’Académie polonaise des sciences, l’ICTAF de Tel-Aviv (Interdisciplinary Center for Technology Analysis and Forecasting) et l’ITAS (Institut für Technikfolgenabschätzung und Systemanalyse) éclaireront ces phénomènes et fourniront des outils aux débats.

Référence
SC 154
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Rédaction et première publication dans le cadre du Bulletin Électronique du Service Scientifique de l’Ambassade de France à Vienne et plus précisément dans le cadre du BE Autriche numéro 83 du 12 mai 2006 (http://www.bulletins-electroniques.com/actualites/33599.htm)

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